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comment la PMA s'inscrit dans ma vie
21 septembre 2012

Petite présentation

Depuis deux ans la vie ne nous épargne pas. Au milieu de tout ça, on essaie de survivre. On se bat au quotidien.

Lorsque nous nous sommes mariés avec Benoit, la vie était belle, le soleil, notre famille et nos amis nous entouraient. Nous étions les rois du monde. Les choses se sont enchainées naturellement. On a trouvé notre nid d’amour, on a donné la vie à notre mininous. Que de chemin parcouru ?

Je me souviens encore des moments, où à 20 ans, on refaisait le monde entre potes. On était sur que nous y arriverions, que la vie était belle et que notre combat serait récompenser. J’étais persuadée que nous pouvions réaliser tout ce que nous désirions, ne dit on pas « quand on veut, on peut ». Quelle belle arnaque !

 

Depuis deux ans, cela se complique. Après plus de deux ans, on essaye encore de faire notre mininous2. En aout 2011, un peu plus tôt que prévu, je n’ai plus de contraception. Pas vraiment un choix mais un hasard ? En tout cas, on se saisi de ce hasard et décidons de nous lancer dans l’aventure. Sans trop de pression au début, Antoine est encore petit, Benoit n’a pas terminé sa formation d’ostéo. Nous prenons le temps. Mais comme la patience n’est pas mon truc, très vite, au bout de quelques mois, je commence à me dire que quelque chose ne va pas. Nous avions mis 4 mois pour Antoine et je crois que c’est à ce moment là que j’ai commencé à calculer tout.

Au bout de 6 mois, je prends rendez vous avec mon gynéco, qui me rassure, il me laisse un an. Et on continue. Chaque mois, c’est la même chose, le sang revient et mon cœur se déchire. Pourquoi ça ne marche pas. Je ne comprends pas. Autour de moi, les collègues, les copines tombent enceintes et moi toujours rien.

Je décide alors de booster la nature, je vais voir Saskia, ma pote ostéo pour qu’elle remette tout ça en place. Je prends rendez-vous avec un « médecin chinois » pour de l’acupuncture. Lors du premier rendez-vous, une drôle d’impression s’empare de moi. Je rentre dans son petit appartement. Il fait tout au black, en effet, il n’est pas reconnu en France. Il a l’air de connaitre le sujet. Mais la communication est difficile avec la barrière de la langue. Je décide de ne pas me laisser envahir par mes angoisses, et me voila partie dans l’aventure. Les premières séances se passent plutôt bien. Pendant les séances, je me retrouve sur un lit, avec des aiguilles un peu de partout, seule avec ma conscience un peu patraque. Lui pendant ce temps là, il est dans la pièce à côté (enfin à côté est un bien grand mot puisque seule une grande armoire nous sépare !). Il regarde la télé, le son est fort et je ne comprends rien puisque c’est en chinois. Dur de se détendre en entendant des mots bizarres. Le pire, fut la fois où il a regardé un match de foot. Moi qui ait horreur de ce sport mais en plus dans une langue étrangère, c’est l’angoisse ! Je repars avec des gélules, des tisanes, et mon porte feuille bien vidé. Puis quatre mois après le début des séances, je commence à avoir des bouffées de chaleur. Il m’a fait un test avec une sorte de bougie et il n’est pas satisfait mais je ne comprends pas pourquoi, je ne comprends rien a ce qu’il me dit en fait. C’est pas possible, il faut que j’arrête les dégâts là. C’est décidé, je retourne voir mon gynéco avec sa médecine classique mais au moins je comprends ce qu’il me raconte !

En aout 2012, mon gynéco nous oriente vers un spécialiste. J’en peux plus. En septembre, je décide de calculer pour ne pas tomber enceinte. J’ai besoin d’une pause d’espoir, j’ai besoin de ne pas croire que cette fois ci le sang ne reviendra pas. Je fais tout à l’envers.

Je ne supporte plus les réflexions des autres, « faut être patient, il ne faut pas y penser, ce n’est pas le moment, tu as déjà Antoine, c’est bien. » On ne voit pas ma souffrance de ne pas y arriver, on minimise ma peine chaque mois. J’ai envie d’hurler à ses gens qu’ils sont cons et qu’ils ne comprennent rien. Le plus dur est de l’entendre de femme qui elle-même sont enceintes. J’ai une boule de haine et de nerfs qui m’envahi. On me fait culpabiliser, sous entendant que je me bloque psychologiquement et que je m’empêche d’avoir ce deuxième bébé que je désire tant. Et puis, je n’ai plus 20 ans, je ne veux pas attendre. Moi qui veut 3 enfants, le commence à comprendre que cela va être compliqué.

En octobre 2012, nous voila parti dans un parcours PMA. Je m’essouffle. Avec Benoit, on a du mal à se parler, à se retrouver. Notre intimité est bafouée. Moi qui aime maitriser ma vie, lorsque je veux quelque chose, je mets en tout ce qu’il faut pour l’obtenir et en général ça marche. Mais là, je ne maitrise rien, cela a un effet dévastateur sur moi.

Je ne suis pas facile à vivre, je ne suis pas facile à aimer… Je voudrais remercier à travers ses mots, Benoit, d’être encore là. Je voudrais essayer de lui faire comprendre les sentiments entre mêlés qui me traversent. Je voudrais qu’il puisse continuer à me soutenir même si parfois je le rejette.

Comment expliquer a mon entourage que non, je ne vais pas bien, que l’infertilité et la PMA est une réelle épreuve et un parcours du combattant. Alors oui, nous avons la volonté de nous battre, mais j’ai besoin de soutien, je ne cherche pas la plainte avec la larme à l’œil, mais une écoute, une empathie, une porte ouverte, une main tendue.

Pour moi, ne pas réussir à donner la vie est insupportable. J’ai mal et je m’en veux de ne pas y arriver. Pendant la première année, je culpabilisais de ne pas y arriver, je ne comprenais pas. Puis tous ses gens maladroits qui m’ont blessés à travers leur mots « c’est que tu n’es pas prête », « arrêtes d’y penser », « t’en a déjà un c’est bien », « part en vacances, ça te fera du bien ». Tout ce qu’on me disait pour sois disant m’aider me renvoyait à mon impuissance et au fait que si nous n’y arrivions pas, c’était de ma faute. Comment partager avec les autres la violence et la souffrance que je vivais de ne pas y arriver. On m’a même demandé un jour si j’étais sur d’en vouloir un autre. J’ai eu envie de crier face à ses gens là. Comment répondre aux gens qui disent « ben Antoine est grand maintenant, il faudrait penser à faire un deuxième » ou pire, ceux qui parlent a Antoine en disant « ben alors, faut dire à maman de faire un petit frère ou une petite sœur. Seul les bras de Benoit m’ont retenu et soutenu.

J’aimerai pouvoir faire un sacrifice, implorer Dieu, dire autant de Pater ou d’Avé Maria pour que l’on me laisse enfin l’honneur de donner la vie. Mais je ne crois pas en Dieu. Je le regrette amèrement en ce moment. Au moins je pourrais en vouloir à quelqu’un, crier à l’injustice, essayer de rattraper mes pêcher. Mais non, je ne peux pas me raccrocher à ça. Il m’arrive d’être jalouse de ses croyant qui trouve la confiance et l’espoir en une entité suprême. C’est bien ce qu’il me manque en ce moment. Il pourrait peut-être m’aider à me résigner et à trouver la paix intérieure.

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comment la PMA s'inscrit dans ma vie
  • Après 1 an d'essai bébé2, nous partons en PMA. Un parcours semé d'embuche, un nouveau milieu avec de nouveau mot IAC, FIV, TEC... Un vrai parcours du combattant qui a régis notre vie pendant 1 an 1/2
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